Le Satyre et le Passant
Au fond d’un antre sauvage,
Un Satyre et ses enfants
Allaient manger leur potage
Et prendre l’écuelle aux dents.
On les eût vus sur la mousse
Lui, sa femme, et maint petit :
Ils n’avaient tapis ni housse,
Mais tous fort bon appétit.
Pour se sauver de la pluie,
Entre un Passant morfondu.
Au brouet on le convie :
Il n’était pas attendu.
Son hôte n’eut pas la peine
De le semondre deux fois.
D’abord avec son haleine
Il se réchauffe les doigts ;
Puis sur le mets qu’on lui donne,
Délicat, il souffle aussi.
Le Satyre s’en étonne :
« Notre hôte, à quoi bon ceci ?
– L’un refroidit mon potage ;
L’autre réchauffe ma main.
– Vous pouvez, dit le Sauvage,
Reprendre votre chemin.
Ne plaise aux Dieux que je couche
Avec vous sous même toit !
Arrière ceux dont la bouche
Souffle le chaud et le froid ! »
林神和行客
在荒野的山洞中
住着一位林神,
他和孩子们要开饭,
正要开始喝菜汤。
他和妻子、好几个孩子,
都坐在藓苔上,
没有桌布也没有坐垫,
好胃口却一点不减。
一名淋透寒冷的行客,
为了避雨走进洞穴。
他的到来出乎意外,
只能请他吃粗汤淡菜。
这个过路的客人,
没用主人再次相请,
他先哈哈气,
暖暖自己的手指。
然后他接过菜汤,
又轻轻地吹气;
林神不禁怪道:
“客官,这是何用意?”
“刚才吹气是暖手指,
现在要把菜汤吹凉。”
“您还是赶路去吧,”
林神说,“您请便。”
“我留您在此过夜,
恐怕要惹众神不悦。
能吹热气又吹冷气的人,
最好还离得远些!”
(译者 李玉民)
(配图来源于网络)